Le passage au dispositif de vapotage s’est révélé être une stratégie efficace pour l’arrêt du tabac chez de nombreux fumeurs. Cependant la recommandation des médecins reste limitée en raison de l’absence de données suffisantes issues d’essais cliniques. Aujourd’hui, cette preuve est désormais disponible. Les recherches les plus récentes à ce sujet montrent que le système de cigarettes électroniques est un moyen efficace pour les fumeurs qui souhaitent abandonner le tabac.
Les symptômes désagréables sont moins ressentis
Pour mieux comprendre l’efficacité et les effets de la TSN (thérapie de remplacement de la nicotine) par rapport aux e-cigarettes, les participants à une étude portant sur plus de 800 fumeurs qui essayaient d’arrêter de fumer ont été répartis au hasard en 2 groupes. Les participants du groupe TSN utilisaient un mélange du médicament à effet plus court et patch à la nicotine, comme un spray buccal ou un inhalateur et un chewing-gum à la nicotine.
Les participants du second groupe obtenaient une cigarette électronique rechargeable avec 1 ou 2 flacons d’e-liquide en suivant des instructions sur la manière d’utilisation. Les participants étaient en effet incités à en acquérir d’autres de leur choix, avec des goûts et des taux de nicotine adaptés à leurs préférences. En outre, ces 2 groupes de participants ont suivi des séances d’aide individuelles hebdomadaires pendant les 4 premières semaines de cette étude.
Or, lorsque les fumeurs intensifs décident l’arrêt du tabac, certains symptômes désagréables, tels que l’envie de fumer, la tristesse ainsi que l’irritabilité, se manifestent pendant un certain temps. Ces désagréments étaient moins présents dans le groupe utilisant les cigarettes électronique que dans le groupe utilisant les TSN.
La thérapie de substitution s’est avérée moins bénéfique et plus insatisfaisante. Toutefois, les fumeurs ont déclaré que les e-cigarettes ou la thérapie de substitution étaient moins agréables que les cigarettes. Pendant toute la durée de l’étude, les fumeurs ont continué à bénéficier de leur avance. Après un an, plus de deux fois plus de participants du groupe de la cigarette électronique sont restés autonomes pendant toute l’année.

Un impact considérable
Au départ, les 2 groupes adoptaient quasiment tous les jours leur traitement. Cependant, au fil du temps, une différence significative est apparue. Par rapport au groupe de référence, quelque 40 % des utilisateurs d’e-cigarettes continuaient le vapotage à un an, alors que seuls 4 % des consommateurs de TSN poursuivaient l’utilisation de leur produit de substitution nicotinique. La proportion de personnes qui utilisaient des e-cigarettes était de 80%, tandis que celle des TSN était près de 9%, chez les non-fumeurs au bout d’un an. Dans chaque groupe d’étude, quelques fumeurs ont réduit leur consommation d’au moins la moitié, mais leur nombre était considérablement plus élevé dans le cas du groupe de la cigarette électronique.
Lorsque les non-fumeurs de longue durée se mettent au vapotage, au bout d’un an, la situation peut être perçue comme négative si la consommation d’e-cigarettes pendant plusieurs années conduit au vapotage et entraîne des problèmes de santé. Bien que le vapotage à long terme soit censé être moins dangereux pour la santé que le tabagisme (une étude de référence n’a révélé aucun effet néfaste sur la santé après plus de 2 ans d’utilisation de cigarettes électroniques), cela peut néanmoins constituer un risque.
De nombreux participants continuent la cigarette électronique
En effet, la plupart des fumeurs chroniques de l’étude qui ont cessé le tabac ont continué à utiliser le dispositif de vapotage, ce qui semble positif. En effet, le renoncement au tabac à l’aide d’un TSN et la poursuite de l’utilisation de ces produits à long terme aident les personnes dépendantes de la cigarette à réduire le risque de rechute, et une utilisation prolongée des e-cigarettes peut également réduire le risque de rechute. Le vapotage a également contribué à prévenir les effets secondaires négatifs de l’arrêt du tabac, tels que l’irritabilité et la prise de poids. Enfin, certaines personnes apprécient réellement la cigarette, aussi, le vapotage est une solution idéale pour maintenir ce plaisir.
Bien que de nombreuses personnes prétendent avoir arrêté de fumer en passant de la cigarette à l’e-cigarette, ce n’est pas forcément un arrêt de la nicotine. De nombreux fumeurs consomment toujours de la nicotine, mais sans les effets secondaires négatifs majeurs de la cigarette. En outre, les dangers du tabagisme pour la santé sont principalement dus aux produits chimiques générés lors de la combustion du tabac. Les utilisateurs de nicotine non combustible, comme le Snus suédois, ne semblent pas vraiment souffrir de conséquences négatives pour la santé, alors que le tabagisme est à l’origine de décès prématurés chez les fumeurs d’âge moyen.
Conclusion
Les participants à l’essai ont été extrêmement utiles pour nous éclairer sur le phénomène du vapotage. L’évolution de leur situation et leur comportement feront l’objet d’une attention particulière. À l’avenir, il faudra mieux comprendre la durée du vapotage et son impact potentiel sur la santé des fumeurs et le risque de rechute. En attendant, les médecins pourraient informer les fumeurs que des données concluantes confirment la capacité du vapotage à faciliter le sevrage. Cette nouvelle méthode de sevrage tabagique offre aux chercheurs une occasion importante d’en apprendre davantage sur elle et sur ses risques et avantages potentiels.
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